Du Burn In au Burn Out

Je ne sais pas si le « Burn In » existe, en tant que tel …. m’enfin j’ai décidé de nommer le début ainsi.

Brûler dedans, se consumer.

Jusqu’au Burn Out. Où ça sort, où ça explose. Où il est déjà un peu tard pour freiner l’irruption.

Je ne sais pas non plus si certain(e)s sont plus fragiles que d’autres. Si je fais partie de ces profils, si jamais il y en a, en tous cas …. Mais je me demande tout de même si le fait de ne jamais se laisser aller, n’est pas un facteur aggravant?

J’ai été éduquée ainsi, un peu à la « marche ou crève » en fait:
T’es malade? bon, si t’as pas minimum 38° tu te lèves et tu vas en cours.
T’as pas le moral? Identifie la cause et résous-la si tu peux. Puis si il n’y a pas vraiment de cause ou de solution concrète, ça finira par passer. Ca passe toujours
Introspection, auto-suggestion, méthode Couet … j’ai toujours raisonné ainsi, et ça a toujours fonctionné.
Ouais, on peut aller mal, très mal, mais IL FAUT avancer. Le monde ne s’arrête pas de tourner, le monde ne tourne pas autour de soi, et de toute façon ce n’est pas en s’apitoyant sur son sort et en restant couché que ça ira mieux.

Globalement je ne suis pas mécontente de cette « éducation » dans le sens où j’estime que cela a pu me donner le courage d’affronter certains évènements sans de suite m’écrouler et que ça m’a donné une certaine force de caractère aussi, force dont je peux me servir pour les autres.

Mais voilà …. dans chaque chose, il y a le revers de la médaille. Car je n’avais pas compris une chose, une chose ESSENTIELLE: parfois il faut savoir s’écouter vraiment. Quand le corps physique donne l’alerte par exemple.

Je pensais que mon mal-être datait de Janvier et je me suis souvenue en avoir parlé sur un groupe. Alors j’ai cherché, cherché, pour finalement constater que mon premier et unique message datait du mois d’Octobre 2014.
6 mois.
1/2 Année.

Du Burn IN ….

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Elles ont pourtant essayé de me prévenir

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Et comme d’habitude …..

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……. Au Burn OUT.

Et me voilà, 6 mois après, à ne plus tenir.
Les mercredis (que j’ai choisi de prendre pour ne pas mettre la grande en centre de loisirs….) où j’ai les deux sont devenu un enfer que je redoute.
Les cris pleuvent, la brutalité aussi. Dans les mots, dans les gestes.
Étant convaincue que la fessée ne sert à rien et est un non-sens éducatif j’évite. Mais en contre-partie je hurle, j’ai des mots durs. Parfois je m’enferme dans leur chambre, quelque minutes, juste pour ne pas craquer.Et je m’en veux, je m’en mords les doigts, je demande pardon à ma fille et le lendemain ça recommence…. Je m’en veux d’autant plus que travaillant auprès d’enfants maltraités, il est impensable pour moi d’envisager les débordements comme non conséquents.

Chaque réveil est un calvaire. Je crève de fatigue. Que la petite dorme toute une nuit ou se réveille vers les 4h, mon état est le même…. peu importe combien de temps j’ai dormi dans la nuit, je n’y arrive plus, je suis épuisée.

Plus rien ne m’enjoue. Tout est effort. Les gestes, les paroles, LE QUOTIDIEN.

Le quotidien qui me prend, me happe, m’aspire. Faire et refaire les même gestes, aux mêmes heures. Penser et re-penser aux mêmes choses. Dire et re-dire les mêmes choses.
Faire la gueule, péter des câbles. Non, maman est occupée / non, maman est fatiguée / pas maintenant / tout à l’heure si tu veux / pitié ne réveille pas ta soeur …

Aspirée tant et si bien qu’un soir, ayant mal à l’estomac, je me suis demandée pourquoi …. me rendant finalement compte que je n’avais pas mangé depuis 2 jours. Parce-que je ne me suis pas posée ou trop tardivement pour avoir envie de me faire à manger. Parce-que les moindres cris me coupent l’appétit, parce-que depuis 6 mois, par manque de temps et d’envie, j’ai petit à petit diminué les repas au point de ne faire plus qu’un repas par jour…. Cercle vicieux qui désormais perdure: si je mange le midi je n’ai pas faim le soir.
Mon poids à chuté, je me suis affaiblie et ça ne fait qu’en rajouter à la fatigue déjà présente.

Finalement le seul endroit où je suis BIEN, où je suis MOI c’est au Travail.
Ma bouée de sauvetage, mon Salut, ma bulle d’oxygène. L’endroit où je vis sans pleurs, sans cris. L’endroit où je parle, où je souris, où je ris.
Dès que je monte dans ma voiture, je sens ce soulagement physique et psychologique. C’est la grande bouffée d’air, le thorax qui se détend, la grande inspiration.
Si je n’avais pas ce travail….   Non. Il ne vaut mieux pas y songer.

Heureusement j’ai une amie, qui, étant passée par là, m’a apporté son aide. Heureusement cet Amie à un conjoint en Or, qui a su prendre conscience de cela et à en parler au mien.
Et puis je me suis décidée à lui expliquer tout cela par mail, puisque je ne peux prononcer ces mots. Ce que je fais, ce que je dis, ce que j’aurais aimé être, ce que je ne suis plus, ce que je ne veux surtout pas devenir.

Nous avons mis en place certains accords …. je ne sais pas encore si je vais pouvoir les honorer. Il me dit qu’il faut que je cesse de culpabiliser de VIVRE, qu’il faut que je prenne du temps pour moi, qu’il gardera les filles, si un WE où nous ne travaillons pas, je veux sortir.

Alors …. en tout état de cause, je n’ai pas de conseil à donner (ni à recevoir, car les conseils je les connais, sauf qu’entre savoir et pouvoir y’a une différence). Par contre, peut-être une chose: ne pas flancher, ne pas plier, garder la tête haute, ok … ne pas s’écouter, du moins pas trop, je comprends aussi. Je suis ainsi, je ne changerai pas et je ne veux pas changer non plus.

Juste UNE chose: Ne PAS S’OUBLIER. Au point d’en oublier ses besoins vitaux.

Publié dans Burn Out, Epuisement maternel | Laisser un commentaire